Jeudi 29 juillet 1999 :
Aujourd'hui nous avons eu
l'occasion d'aller au marché de Boghé, avec Julie et Cheikh où l'on a acheté un
grigri pour Manue, toujours malade. En fin de matinée Djibril est venu nous
présenter le scoutisme Mauritanien. Les tranches d'âge sont plus ou moins
similaires à celles du scoutisme Français : Louveteaux, Scouts, Routiers
(=Pionniers)… Leur fonctionnement par contre est très différent de chez nous.
En période scolaire les unités se retrouvent deux fois par semaine pour faire
des activités physiques (jeux), intellectuelles (passage à la bibliothèque) ou
des sorties en brousse où ils travaillent beaucoup sur les thèmes des pistes ou
de l'orientation. Pendant les vacances scolaires les Scouts se rassemblent tous
les jours pour faire des activités. Voilà pour ce qui est de la pédagogie
éducative. Un autre aspect très présent est le service. Les Scouts sont
disponibles à tout moment pour porter secours à la population. Par exemple en
période de grosses pluies, Djibril envoie ses Scouts quadriller la ville pour
surveiller qu'il n'y ait pas de gens bloqués dans les maisons. En cas de
problème, les Scouts savent avertir les secours ou en cas d'urgence intervenir
eux-mêmes.
Après cela, c'est l'heure du
repas. Comme d'habitude le repas est très bon mais nous en ressortons…
mi-figue, mi-renard… A deux heures et demie, nous commençons tout juste à
digérer le riz et les oignons. Arrive alors une voiture… Elle a été envoyée par
une cousine de Cheikh qui habite un village voisin en brousse pour que nous
venions lui rendre visite. Manue et Julie reste chez Cheikh pendant que nous
allons chez elle. Elle est mariée depuis quinze jours. Selon l'Islam, elle doit
à peu près rester enfermée pendant les premiers temps du mariage (afin
d'assurer que le père du futur enfant est bien le mari). Après les
présentations et la traditionnelle séance de "regardez mes belles
photos", on nous amène … un magnifique plat de riz, mouton, oignon qui ne
nous tente absolument pas ; mais seulement le mouton a été égorgé pour nous :
il faut donc manger ou au moins faire semblant en mettant les mains dedans.
Nous restons ensuite un moment sur
place, mais nous avons l'impression que les gens sont vexés par notre piètre
appétit.
Benoît
Je prends la suite de Benoît pour
finir cette très belle journée ; dans le village en question nous avons
largement eu le temps de profiter du paysage de brousse, en retrait de la ville
de Boghé.
Marie
Pendant que les autres mangent, je
me permet d'interrompre Marie pour vous donner des nouvelles de la mort-vivante
: je ne suis pas encore morte. Ma journée reste simple à résumer :
ZZZZZ-Riz-ZZZZ-Pâtes-ZZZZ. Enfin au moins j'aurais presque tout connu des joies
de l'Afrique et surtout de la tant réputée Tourista et ses conséquences. Mais
même si je vis au ralenti comme les paresseux, je suis tout de même bien
contente d'être ici : on assume les choix de notre destination et je comprends
mieux les angoisses de Julie ; il est vrai que le fait d'aller aux toilettes
(ou dans un élevage de cafards, je ne fait plus trop la différence…) nous donne
la nausée mais bon.
On a vu le désert, les villages,
les gens, et tout ça c'est vraiment chouette car on est toujours bien
accueillis et sortis de Rosso-Satara tout nous semble beau.
Manue