Lundi 26 juillet 1999 :

A 11 h, nous attendons Thio pour aller se renseigner au marché sur le prix des pelles, pioches, etc.…, acheter des hawly (prononcer aouli = turban) pour les trajets en voiture, et regarder le prix des taxis pour notre escapade de la semaine. Avant marchandage, l'estimation du prix d'une brouette + deux pioches + 5 pelles + un tuyau + quelques arrosoirs que nous faisons est d'environ 430 FF. Thio pense que nous payerons finalement 250 FF. Nous achetons aussi une mèche gaz pour la lanterne Camping Gaz. Pour retourner chez Vachet, nouvelle négociation avec un chauffeur de calèche qui réclame 300 UM (7.50 FF). Finalement nous prendrons 3 calèches pour 120 UM (3 FF) au total.

Jusqu'à 18 h, nous ne faisons à peu près rien (jeux de cartes, guitare). A 18 h heure Africaine (=19 h 30), Thio, Baro, Diop (Sowarny) et Gacko viennent nous prendre en "Pick-Up" pour reconnaître le site du futur chantier : PK 10 (Point Kilométrique n°10 sur la route de Nouakchott). La voiture est la plus extraordinaire que nous ayons vu pour l'instant : le pare-brise est made in Ravensburger, le passager a les pieds sur la batterie. Bien entendu il ne faut pas parler de vitre. Derrière il y a une banquette WW : au début nous ne savons pas ce que cela désigne, mais ils nous expliquent que les W représentent la position des jambes des passagers. Le reste des passagers est installé dans le coffre aérien de derrière à la contenance illimitée (nous étions une dizaine mais on peut en mettre le double). Pour démarrer l'un des passagers de devant doit tenir les cosses de la batterie pendant que le chauffeur tire sur la ficelle de démarrage (à ne pas confondre avec la ficelle d'arrêt). Mais enfin l'essentiel est que le pick-up roule et s'est effectivement le cas. Il roule peut-être même mieux que certains taxis.

Manue dans la "Cheikna-mobile"

Arrivés à PK 10 nous sommes assaillis par une trentaine d'enfants du village qui se présentent : Zidane, Ronaldo, Petit, Leonardo, Barthez… J'ai l'impression d'avoir déjà entendu parler d'eux. Au niveau du chantier il a déjà été réalisé plusieurs fois : entre le village et le désert il y a 2 forêts d'à peu près 1000 Prosepis (arbres aux racines très longues qui permettent de fixer les dunes). Entre les deux il reste encore de quoi planter plusieurs forêts du même type. Les forêts déjà en place nous motivent bien car après quelques années les arbres ont atteint leur taille adulte et le village est déjà bien protégé. Nous rentrons ensuite chez Vachet.

Reconnaissance dans les dunes de PK 10

 Sur la route, la gendarmerie nous bloque 1/4 d'heure car il fait nuit et que nous n'avons pas de phares. Il faut dire que les routes sont dangereuses la nuit car les gens roulent du côté où il y a le moins de trous (de préférence à gauche). Les voitures ayant un phare en moyenne, il faut être attentif. De retour chez Vachet nous mangeons (boulettes de viande et patates frites). La vaisselle est rapidement faite selon les personnes : il y a soit 5 soit 10 doigts à sucer. A 22 h 30 je repart avec les Parisiens. Je me rend compte que nous n'avons pas fait les présentations de l'équipe qui nous accompagne : tous les quatre sont d'origine Parisienne. Marie-Sophie et Béatrice (25 ans) sont profs de sport, Sophie et Benoît (20-22 ans) sont étudiants à l'ITEC-Lyon (école de chimie). Nous entretenons de très bons rapports et nous allons certainement faire le chantier ensemble.

Nous partons avec Thio, Baro et Gacko pour participer à une animation organisée par le "commissaire national technique" et le "commissaire national de formation" ; mais arrivés nous constatons qu'il y a une méga bamboula juste à côté de l'emplacement où nous devions faire l'animation. L'animation aurait dû être faite par un chanteur mais celui-ci refuse de faire son animation sans son guitariste qui est parti faire la fête. La soirée finit donc par avorter. Thio veut nous emmener chez lui avant de retourner chez Vachet. Quand nous y arrivons, il nous présent son père qui nous impressionne par son physique. Assis il fait pratiquement notre taille. Chez lui nous regardons la télé qui est installée dans la cour et nous regardons… l'arrivée du Tour de France. Nous rentrons ensuite chez Vachet pour dormir avant la journée de transport du lendemain.

Benoît.

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