Mardi 27 juillet 1999 :
Comme convenu la veille avec
Cheikh, Julie et Guillaume l'accompagnent louer une voiture pour le trajet de
la journée. Le seul problème c'est que Cheikh est très compliqué à réveiller :
au bout de 10 minutes il ouvre enfin l'œil.
Ceux qui restent rangent les
affaires, finissent les gourdes et les sacs et vont se poser attendre le thé
d'Assia.
Finalement une voiture (504)
arrive. Mais le chauffeur va devoir patienter : nous petit déjeunons. Résultat
: il fait la gueule et veut nous créer des embrouilles pour le nombre de
passagers et les bagages ; heureusement Thio embarque avec nous jusqu'au garage
pour "tralalilaler" et puis tout rentre dans l'ordre : on peut enfin
découvrir les joies du trajet Rosso-Nouakchott-Boghé en 504 Mauritanienne.
A part le fait d'avoir mis environ
4 heures pour faire 200 km (notre vitesse de pointe est en effet de 60 km par
heure en descente), nous avons été arrêtés trois fois avant Nouakchott, dont
deux fois à 10 minutes d'intervalle.
A ces postes de police (ou de
douane selon les cas), on reconnaît très bien l'héritage colonial de
l'administration, agrémenté d'habitudes locales. A tous les postes il y a un
militaire en action, les autres sont affalés sur les paillasses dehors ou dans
le cube qui en terre qui sert de poste de contrôle, en buvant le thé. Au
premier : "Y'a pas d'problème", on nous vérifie juste les passeports.
Au second on descend de voiture, non sans difficultés : la portière ne s'ouvre
que de l'extérieur en passant le bras par la fenêtre ouverte, et il faut encore
que les passagères de derrière arrivent à s'extirper de leur banquette. Dans le
poste ils recopient les passeports et nous tapent la causette car ils n'ont
rien à faire. Ils s'étonnent que nos pères nous laissent partir seules avec les
deux jeunes hommes qui nous accompagnent, en l'occurrence Ben et Guillaume.
Manue
Nous remontons dans le
"taxi-turbo" non sans peine, mais avec beaucoup de courage ; Julie et
moi sommes derrière et nous tentons de trouver une position agréable, ce qui se
fait non sans peine. Nous jouons aux PJC (Petits Jeux Cons) proposés par Ben
bien entendu !! Le but de l'un des jeux (troufion de canard) est de former un
mot qui existe en pensant à la première lettre d'un autre mot, puis à la
seconde, … : très INTELLIGENT je confirme. Cela nous a tenu au moins une
demi-heure sur 4 heures. Autant dire que c'est peu. Le voyage jusqu'à
Nouakchott a été interminable, ce qui nous a permis d'apprécier les dunes, les
tentes, les dunes, les tentes, les dunes, les habitats, etc..
Arrivée triomphale à Nouakchott,
en fanfare jusqu'au premier lieu de passage : le garage. Eh oui le chauffeur
dit "tralalilalère" doit faire signer un laissez-passer. Nous faisons
une longue halte en plein soleil et nous gardons un œil amusé sur le conseil
des garagistes appelé par un coup de sifflet. Autant dire que notre chauffeur
Mohammed ne se laisse pas démonter par la horde rugissante des tralalilalères
de Nouakchott. Résultat des courses nous repartons dans notre
"taxi-turbo", avec notre chauffeur un peu énervé : il a ses raisons,
la horde de tralalilalères ne voulait pas le laisser repartir pour des raisons
de négociations des prix pour changer de direction… Nous faisons une deuxième
halte chez la sœur de Cheikh ; c'est une grande maison avec plusieurs grandes
pièces ainsi qu'une petite cour. Nous sommes très bien accueillis et nous
buvons un Coca ou un Fanta ; nous avons même pu profiter de la douche et cela a
été très agréable car la poisse hantait notre corps et nos cheveux. Le repas de
midi était du poisson avec du riz, plat traditionnel (Tiboudien), délicieux.
Après ce repas nous prenons le traditionnel thé et nous faisons la connaissance
de la famille et de quelques amis de Cheikh, dont sa petite amie, Mariam, très
belle. Enfin nous partons au marché pour changer de l'argent au noir pour payer
le chauffeur et le téléphone afin de donner des nouvelles à nos parents.
Marie
Là je tiens à souligner qu'une
fois encore Ben a voulu faire le cake et qu'il a subi une sérieuse claque de la
part du Tiboudien (riz au poisson avec des légumes) qui était bien assaisonné,
en mordant dans un piment. A part cette petite précision je reprends le fil de
l'histoire qui nous conduit à nouveau dans notre magnifique taxi. Après un bref
coup de fil en France pour rassurer les parents nous embarquons en direction de
Boghé. Le trajet qui nous attend est long et extrêmement fatigant (320 km, 5-6
heures de route) ; les effets s'en feront violemment sentir aujourd'hui où nous
avons plus ou moins deux de tension, car nous sommes compressés dans la voiture
et nous sommes obligés de maintenir nos fenêtres ouvertes ce qui entraîne de
gros courants d'air assez néfastes. Après 5 heures de ce régime nous arrivons
vers un campement à 5 km de Boghé où nous avons la joie d'acheter un Coca et de
l'eau fraîche. Ces achats se font dans une petite boutique typique où nous
avons le plaisir de découvrir une espèce d'insecte jusqu'alors inconnue : le
chevalier-scorpion. C'est une énorme araignée translucide qui annonce la venue
des scorpions (elle les transporte parfois) et ressemble à peu près à ça :
Bref mon schéma n'est pas très
explicite.
Ensuite nous arrivons chez Cheikh
sous un magnifique clair de lune dont personne n'apprécie la beauté car nous
sommes morts. Cheikh qui est noble habite une sorte de grande hacienda très
confortable et spacieuse dont le plan est le suivant :
Julie
Julie a tout de même oublié de
préciser que notre superbe voiture a calé deux fois et donc qu'à deux reprises il
nous a fallu pousser dans une descente. Enfin. Notre chauffeur s'est révélé
très sympa même s'il était fâché au départ. Il savait juste quelques mots de
français mais n'arrêtait pas de discuter, de parler avec Cheikh pour raconter
des anecdotes ou ne rien dire.
En arrivant à Boghé on prend le
thé puis on visite les toilettes, pas au goût de Julie et Marie : il y a
quelques cafards… On s'installe la moustiquaire et puis on se couche après un
brin de toilette pour se faire une nuit bien méritée, même si tout le monde
n'en a pas pleinement profité…
Manue