Vendredi 30 juillet :

Je prends la plume dans un élan de bonne volonté car la motivation morale et physique est … relativement absente ! C'est l'heure de la sieste, les garçons prennent la pâtée aux cartes et moi incapable d'activer mes neurones je viens de faire un effort digne de Van Damme pour saisir un stylo qui se tenait exactement à 2 mm de mon matelas. Bref j'arrête encore de tralalilaler pour rentrer dans l'Histoire avec un grand H.

Une victoire éclatante du team France à la belotte mauritanienne

Après une nuit assez longue (environ 00 h à 8 h) nous nous sommes levés un peu plus frais qu'hier. Du coup, motivés par cette sensation de santé, les garçons prennent l'une de leurs premières douches depuis l'arrivée à Boghé… sans vouloir froisser les susceptibilités il était temps !! Bon, le petit déjeuner passé nous avons programmé une visite à la pisciculture de Boghé. Malheureusement notre équipe est encore incomplète car Manue K.O est restée à la maison. Nous voilà tous partis donc cahin-caha sur une calèche tirée par un âne esquinté à coups de bâtons, au son de "hari, hari", qui signifie "allez, allez".

Julie

Je prends la plume pour signaler que Benoît et moi avons pris 3 douches en 4 jours passés à Boghé (ouais d'abord, signé : vengeur masqué), ce qui ne correspond pas pour moi à un degré d'hygiène inacceptable dans le pays. Je voudrais aussi me faire le représentant de l'inexistante SPA Mauritanienne. Ici le moyen de transport le plus économique est la calèche qui, le plus souvent est tirée par un âne. Les chauffeurs ont en général entre 12 et 15 ans, et peut-être cela explique-t-il leur cruauté et leur stupidité. En effet les ânes sont attelés d'une manière médiévale qui les fatigue et ne leur permet pas de tracter des charges importantes. Un âne est têtu, c'est un fait. Mais tabasser la pauvre bête à coup de battes de base-ball ne le fait sûrement pas avancer plus vite. A raison de 20 coups par minutes (et pas des p'tits coups) l'âne saigne au bout de 5 minutes et est épuisé au bout d'une demi-heure. Le chauffeur qui nous a conduit à la pisciculture est arrivé avec un âne déjà crevé, il l'a tabassé pendant 5 min puis il a été obligé de lui adjoindre un comparse. Il l'a simplement attaché avec une corde autour du coup à côté de la calèche. Inutile ! On a du pousser pour permettre aux ânes de monter sur la route. Heureusement certains chauffeurs de calèches sont moins stupides. Avec deux coups de bâtons ils vous emmènent à bonne vitesse où vous voulez. Nous reparlerons d'animaux et de chauffeurs plus tard...

L'homme bleu, copyright Julie

Nous sommes donc allés à la pisciculture. Le savoir-faire a été importé des U.S.A qui ont mis en œuvre le projet qui fait tourner une coopérative féminine. L'élevage comporte 4 bassins différents destinés à l'alevinage (différents stades de croissance jusqu'à environ 8 cm) et une série de nasses qui flottent sur le Sénégal grâce à des bidons. On élève des Tilapias (zilli ou mariae) jusqu'à 15 cm puis on les vends pour en faire des reproducteurs, pour l'instant. Malheureusement la visibilité dans le fleuve n'excède pas 5 cm et nous n'avons pu qu'apercevoir la bouche des poissons venus manger.

Le Senegal à Boghé

 Nous sommes allés manger à notre tour un Tiboudien avec Amadou et Cheikh. Puis nous avons infligé une lourde défaite à la Mauritanie à notre tournoi de belote (ça y est j'ai chopé le truc, on les a mis capot ! ). On a ainsi fait taire les mauvaises langues… Apprendre le tarot a fatigué Cheikh.

Guillaume

Après cela, Cheikh nous a amené voir un match de football opposant Boghé 1 à Boghé 2. Malgré le fait que les joueurs soient pour la plupart en tatanes, le match est très bon. Ensuite, un éducateur nous présente ses jeunes. En fait chaque année il y a une semaine culturelle à Boghé. Ces jeunes sont formés pour chanter et faire des démonstrations. Nous allons ensuite voir un match de basket avant de retourner chez Cheikh. Dans la journée j'ai à nouveau rencontré Djibril avec qui nous avons échangé des jeux Scouts : les Scouts Français les découvriront à la rentrée. Le soir nous avons droit à des spaghettis au poulet égorgé sous nos yeux. Une nouvelle fois, malgré l'excellence du repas, nous sommes un peu barbouillés. Ensuite Cheikh veut nous emmener faire un tour dans Boghé, mais après 50 mètres, Guillaume, Julie et Manue* capitulent et retournent vaquer à leurs occupations de déglutitions…

Benoît.

·       Petite rectification : même si je vais bien mieux j'ai capitulé dès le départ…

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