Vendredi 6 août de notre ère (1999, et pas 1377
comme à l'heure islamique) :
N.B. : La Mauritanie, bien que
République Islamique, vit en 1999 et pas en 1377.
(N.D.L.R
Dommage Manue… le calendrier de l’islam est lunaire, 1999 ne correspond donc
pas à 1377 !)
Suite à notre nuit agitée, le
réveil est plutôt rude, surtout qu'il faut tout de suite enchaîner sur une
corvée d'eau, mais comme on ne nous ouvre pas le forage, il n'y a plus qu'un
robinet qui pissote une goutte / seconde…
On peut enfin petit déjeuner mais
on a déjà du retard sur le programme.
Le chantier commence tout de même
avec la plantation de 284 pieds. De mon côté, avec Julie, Thio, un vieux
villageois responsable du chantier, une villageoise et deux Scouts nous
continuons le clayonnage. Le vieux a son caractère et dit toujours
"Wahao" ! Ce qui signifie qu'il faut se grouiller. Thio fait le traducteur
pour nous expliquer qu'ici les gens du village ne nous aident pas au chantier
(ils viennent juste nous observer dès 17-18 h) car ils sont persuadés que nous
sommes payés pour le faire, comme l'avaient été ceux qui ont participé aux
chantiers précédents. Même le chef du village n'est pas tout à fait convaincu
que nous soyons bénévoles.
Pendant une pause, le vieux
aimerait qu'on le soigne car il n'a plus de dents (ou très peu). Je lui propose
donc de m'en arracher avec la tenaille, mais il refuse en disant que je suis
jeune et que j'ai l'avenir devant moi. Tant pis, mais on n'est pas dentistes ;
on commence juste à devenir des spécialistes de la diarrhée.
A 11 h 30 on stoppe et on va se
poser à l'ombre en attendant de manger à 16 h. Ici c'est bizarre mais la sieste
se fait plus souvent avant le reps plutôt qu'après, étant donné le temps que le
Tiboudien met pour chauffer.
La forêt (ancien chantier de PK10)
est devenue un dépotoir ; notre activité du jour consiste donc à ramasser le
maximum d'ordures et de les enterrer. De même on nettoie les
"sous-camps" (clairières où on s'installe pour manger et siester) des
branches qui traînent. Tout le monde s'active bien et le camp reprend un aspect
normal, style Scout. Il y a bien quelques feuillets roses qui dépassent du
sable, mais il y a très peu de volontaires pour récupérer ces odorants
détritus.
A 18 h/18 h 30 tout est fini.
Commence alors la séquence corvée d'eau qui précède la séquence douche.
Parallèlement, nous préparons à manger car ce soir c'est menu français pour
tout le monde. Pour une fois tout le monde mange les uns à côté des autres,
même s'il y a trois plats. Le menu est : -Pommes de terre, Haricots et Poulet
-Salade de fruits locaux.
Les Scouts sont ravis, n'arrêtent
pas de nous remercier mais trouvent les haricots trop lourds (???). Enfin. On a
bien mangé et on peut commencer la veillée, toujours composée de chants, dont
notre Boogie-Boogie qui comme Uncle Ben's, est toujours un succès, ainsi que
Poule en Haut. Le feu est chouette, avec toutes les branches qu'on a ramassées.
On peut ensuite aller se coucher. Le ciel est dégagé, et seules deux personnes
s'apercevront que quelques gouttes sont tombées dans la nuit.
Manue